David Tatin
Photographe
Tirages numérotés sur 10, Jet d'encre depuis fichier numérique ou scan du cyanotype, formats variés..
Qu’est-ce qui pousse au voyage ?
Sans doute des envies de dépaysement, de découvertes, de rencontres.
Certaines pratiques apprennent à voyager sans aller très loin. Il y a même des voyages intérieurs.
La photographie, la marche, le bivouac, m’ont permis d’être dépaysé à côté de chez moi. J’ai appris à savourer chaque rencontre avec ce que l’on appelle aujourd’hui le vivant et que j’avais d’abord nommé la nature, ou le sauvage.
Sans être spécialement patient, l’envie de voir, puis de photographier, m’ont poussé dehors, encore et encore. Jusqu’à avoir l’impression, parfois, de faire connaissance avec un renard, ou qu’une certaine complicité s’établit avec un arbre. D’être accueilli dans un vallon.
J’ai la conviction que quelque chose de commun relie toute cette vie, et la terre qui la porte. Qu’en regardant au-delà de l’espèce, de sa dénomination, de sa description, on peut apercevoir ce qui fait le fondement du vivant.
Pas pour chercher à l’expliquer, juste pour cette sensation fugace de se rapprocher de la source, des origines.
Depuis longtemps, un endroit faisait écho à ce mot d’origines.
Une île-monde, où la terre est encore en formation.
Où j’avais l’impression de pouvoir aller à la rencontre du cousin de ce renard ami.
Où la vie n’est pas exhubérante, mais poussée dans ses retranchements, hyper-adaptée.
Où ce quelque chose de brut qui semble tout relier offre un accès nouveau à ce qui se cache sous un beau décor ou une élégante silhouette animale.