David Tatin
Photographe
39 photographies réalisées entre 2013 et 2015
Prise de vue au sténopé, positif direct 4x5’’
Tirages d’exposition sur papier baryté 20x28 cm, procédé jet d’encre pigmentaire d’après scan des originaux
Edition de 15
Le bout de mon monde, pendant mes années d’enfance, ça a été le sable de Camargue.
L’âge où l’on ne voit que là où notre regard porte.
Puis il y a les lectures, les cartes. Et les voyages.
Des endroits que l’on parcourt au quotidien pendant des années, et d’autres que l’on croise en chemin.
Et qui, étrangement, se font parfois écho.
C’est cet écho que j’ai voulu continuer à faire résonner avec ces photographies.
Pour le faire naitre, j’ai regardé à nouveau ces endroits que je connaissais si bien, et j’ai cherché leur pendant, leur jumeau dans un ailleurs qui avait une autre histoire.
Je suis allé sur l’île de Lampedusa, lieu d’entrée clandestin en Europe, car ses rochers calcaires sont du même blanc que ceux des îles de Marseille, que j’ai longtemps arpentées.
Sur la côte turque, autant méditerranéenne qu’asiatique, un théâtre antique me ramène à celui d’Arles, la ville où j’ai grandi. Même pierres, mêmes formes.
Du mur de la peste, dans les collines vauclusiennes où je vis désormais, il ne reste qu’une trace. Il a séparé au 18ème siècle la Provence française infestée par la peste, des états pontificaux d’Avignon et du Comtat.
Il ne reste guère plus du mur d’Hadrien, qui lui matérialisait la limite nord-ouest de l’Empire romain, et se retrouve aujourd’hui, sans avoir bougé, au nord de l’Angleterre.
Autant de lieux, autant d’échos.
Les pierres de passage, ce sont celles que j’ai trouvées en chemin, ici ou là-bas, en cherchant ce que racontent les paysages.